La reconstruction de la ligne à voie unique entre
Bedous et Canfranc distants de 33 km a pour objectif de relier Pau à Saragosse
par trains de voyageurs et par trains de fret.
Plusieurs études ont estimé le coût de cette
reconstruction entre 430 et 630 M €.
Cette reconstruction doit s'accompagner de la remise en état et de la mise à écartement européen des voies espagnoles entre Canfranc et Saragosse (201km).
Cette reconstruction doit s'accompagner de la remise en état et de la mise à écartement européen des voies espagnoles entre Canfranc et Saragosse (201km).
Selon l'étude que le Président de la Région Nord
Aquitaine a été enjoint de transmettre par décision du Tribunal Administratif
aux opposants à cette réalisation, le nombre de circulations voyageurs (16)
serait inchangé; 8 circulations seraient prolongées jusque Saragosse, 6 de ces
circulations s'arrêteraient à Etsaut et Urdos; l'étude en conclut que la
fréquentation annuelle de la ligne sur le territoire français augmenterait de
100 000 voyageurs soit l'équivalent de la fréquentation actuelle des 16
circulations de la ligne Pau-Oloron-Bedous. Totalement irréaliste !!
La fréquentation des 4 TER allers-retours
entre Oloron et Bedous n’est pas supérieure à celle des bus qui assuraient le
même service autrefois : il en sera donc de même dans le cas visé.
Même lorsque la ligne via Canfranc existait, le
fret ferroviaire entre la France et l'Espagne était acheminé à plus de 98% par
les axes atlantique (Hendaye/Irun) et méditerranéen (Cerbère/Port Bou) ; les
opérateurs ferroviaires ont abandonné l'acheminement du fret via la ligne
transpyrénéenne de La Tour de Carol alors que l'infrastructure existe. Pourquoi
? Parce que le coût de la tonne transportée est beaucoup plus élevé que par les
axes classiques.
Le fret de Saragosse et du sud de l'Espagne
parcourt 112 km de plus s'il passe par Canfranc et Pau emprunte des lignes à
fortes pentes réduisant à la fois le tonnage, la vitesse et la
longueur des trains, parcourt 227 km en voie unique avec des points de croisement
très espacés (33 km pour Bedous-Canfranc, ce qui réduit le débit de la ligne ;
il faut donc davantage d'engins traction, de personnel et la rotation des
wagons est moins bonne.
De plus le fer n'est compétitif que sur des parcours supérieurs
à 600 km et il n'existe plus aucune gare fret de Pau compris à Canfranc.
En 2013 RFF avait estimé le trafic fret annuel à 30
000 tonnes et c'était très optimiste, compte tenu que le coût de la tonne
transportée est au moins 2 fois plus cher par Canfranc que par Hendaye et que
les conditions de transport par Hendaye s'amélioreront avec la mise en service
en 2020 de l'Y basque.
Il est plus que probable que si la ligne est
reconstruite entre Bedous et Canfranc, elle n'acheminera que le seul trafic
nécessaire à l'entretien de la ligne ferroviaire.
En conclusion, la reconstruction de la ligne entre
Bedous et Canfranc serait un gaspillage d'argent public sans aucun intérêt pour
les populations concernées.
C'est quand même très étonnant que le Président de Région se retrouve en contradiction avec deux rapports officiels successifs : le rapport DURON, puis le rapport SPINETTA.
C'est quand même très étonnant que le Président de Région se retrouve en contradiction avec deux rapports officiels successifs : le rapport DURON, puis le rapport SPINETTA.
Germain Suys Ingénieur SNCF en retraite.
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