La rumeur infondée
selon laquelle il faudrait attendre la mise en service de la LGV Bordeaux-Dax
pour pouvoir arrêter les TER à Talence Médoquine.
S'appuyant
sur les déclarations d'un agent de SNCF Réseau qui n'ont jamais été confirmées
par une étude de ligne sérieuse, la Région Nouvelle Aquitaine prétend qu'il
n'est pas possible d'arrêter les TER à Talence Médoquine tant que la LGV
Bordeaux-Dax ne sera pas en service.
Il
suffit de comparer Cenon et Talence Médoquine pour s'apercevoir que cette
version soutenue par la Région n'a aucun fondement sérieux.
Sur
la ligne Paris-Bordeaux, à 4 km au nord de Bordeaux, se trouve la gare de Cenon
et la bifurcation en direction de Saintes, La Rochelle.
Sur
la ligne Bordeaux-Hendaye, à 4 km au sud de Bordeaux se trouve la gare de
Talence-Médoquine et la bifurcation en direction de Le Verdon.
Depuis
le 25-9-1990 les TGV circulent sur la ligne Paris-Bordeaux et cela n'a pas
empêché SNCF et la Région d'arrêter depuis le 2-9-2007 les TER en direction de
Saintes, Bergerac, Angoulême, Périgueux. Ce n'est que le 8-5-2016 que la gare
de Cenon fut dotée de 4 voies à quai. 100 TER s'arrêtent à Cenon.
Ainsi,
de 2007 à 2016, la SNCF a su faire circuler au nord de Bordeaux sur la ligne
classique des TGV, des TER, des trains fret, alors que les TER s'arrêtaient à
Cenon. Et pourtant, le cas de Cenon était bien plus difficile à résoudre que
celui de Talence car :
a)
Il y
circule 2 fois plus de trains qu’à Talence.
b)
Le
différentiel de vitesse entre TGV et autres trains y est plus important.
c)
A
Cenon, il n’y avait que 2 voies de circulation alors qu’à Talence il y a 2
voies
spécifiques pour la ligne du Verdon.
Au
vu de cet état de fait, chacun peut se rendre compte pourquoi SNCF Réseau n'a
communiqué aucune étude (graphiques de circulation à l'appui) prouvant qu’il
était impossible d'arrêter les TER à Talence tant que la LGV Bordeaux-Dax ne
serait pas en service.
La
LGV Bordeaux-Dax sera-t-elle réalisée un jour ? Cela paraît bien improbable. En
2016 les investisseurs de la LGV Tours-Bordeaux ont exigé que celle-ci soit
parcourue par un nombre minimal de TGV pour pouvoir rentabiliser
l'investissement. Lors de la mise en service de la LGV, 33 allers-retours sont
prévus entre Bordeaux et Paris ; 9 seulement continueront sur Dax. C’est
nettement insuffisant pour justifier financièrement la construction d’une LGV.
Le
20 avril 2017, Guillaume PEPY, Président de la SNCF a déclaré : « La rénovation d'une ligne ferroviaire
revient à un million d'euros le km ; la construction d'un km de LGV à 30 fois
plus ». Cette déclaration faite à Toulouse au sujet du projet de
construction de LGV entre Bordeaux et Toulouse s'applique à fortiori à la ligne
Bordeaux-Dax. Cette ligne renouvelée au début des années 70 doit être rénovée
dans la prochaine décennie et cette rénovation permettrait de relever la
vitesse de la ligne et ainsi obtenir un temps de parcours équivalent à celui
attendu par la création de la LGV Bordeaux-Dax. L'intérêt général commande de
rénover la ligne et d'abandonner toute idée de création de LGV entre Bordeaux
et Dax.
Il
est indéniable qu’une étude engagée par un cabinet spécialisé et indépendant
montrerait que les reports des usagers de la route vers les TER seraient
importants et contribueraient à fluidifier sérieusement la circulation routière
si les TER s’arrêtaient à Talence Médoquine.
Il
faut partir sur des bases saines, ne plus chercher à masquer l'échec manifeste
du triangle des échoppes, œuvrer sérieusement à la promotion du transport
ferroviaire régional en arrêtant les TER à Talence Médoquine, même si cela fait
de l'ombre à la gare de Pessac.
Le
Président de ATGM
Germain
Suys
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