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dimanche 10 septembre 2017

LA FRÉQUENTATION DE LA LIGNE BORDEAUX-LE VERDON

Le dossier d'enquête publique concernant le triangle des échoppes ( voir à la fin de cet article) indiquait que la fréquentation de la ligne avait été de 411 000 voyageurs en 2011 et prévoyait qu'elle passerait à 639 000 voyageurs l'année suivant la mise en service du triangle des échoppes. Cette prévision prenait en compte : d’une part une augmentation constante de la fréquentation de 2011 à la mise en service du triangle (soit +48 000 voyageurs) et d'autre part une augmentation de 180 000 voyageurs liée directement à la mise en service du triangle.
 1°) Au lieu de l'augmentation constante, ce fut une baisse de la fréquentation liée à la fermeture de la gare de Ravezies le 25 août 2012 ainsi qu’à l'allongement des temps de parcours des TER entre Talence Médoquine et le km 13 à partir du 1er février 2013. Le 23 avril 2013, lors du comité de ligne organisé par la Région Aquitaine et SNCF, une baisse de fréquentation de 14,9% était constatée pour le début 2013 ; bizarrement, ce constat a échappé en octobre 2013 au rédacteur du dossier d’enquête. Pour l'année 2013 la baisse de fréquentation fut de 10 %, ce fut de loin la plus importante baisse de fréquentation des lignes de la Région.
2°) La mise en service quasi simultanée des 9 AR Pessac-Macau et du prolongement de la ligne C du tramway a eu l'effet inverse de celui annoncé dans le dossier : les "experts" de la Région et de RFF avaient prévu une augmentation du trafic obtenue grâce à la complémentarité et au maillage des 2 lignes ; ils avaient oublié un détail : les deux lignes parallèles sur 5 km entre Blanquefort et Bruges rejoignaient Bordeaux-Saint -Jean : les 2 lignes n'étaient pas complémentaires mais concurrentes et le tramway bénéficie :
    a) d'une meilleure fréquence (un tramway toutes les 15 minutes alors que la fréquence des TER pour Bordeaux était désormais réduite à un TER toutes les 60 minutes au lieu de 1 toutes les 30 minutes avant la mise en service).
    b) d'une tarification moins élevée surtout si l'usager ferroviaire utilisait aussi les transports en commun TBM.
Le TER aurait pu bénéficier d'un moindre temps de parcours mais les "experts" de la Région et de RFF s'obstinèrent à maintenir les temps de parcours anormalement longs mis en service le 1er février 2013. Ainsi il fallait 35 minutes pour effectuer le trajet de Blanquefort à Bordeaux-Saint -Jean en TER ou en tramway alors que le TER ne dessert que 3 gares intermédiaires tandis que le tramway en dessert 17. Ce n'est pas par ignorance que ces horaires avaient été maintenus puisque le Président de Région avait été saisi par deux fois de ces temps de parcours anormalement longs : lors d’une réunion le 13 mars 2015 et par courrier le 7 avril 2015. Ce n'est que le 2 juillet 2017 que les TER bordelais retrouvèrent les temps de parcours d'avant le 1er février 2013 ; mais beaucoup d’usagers depuis le 18 décembre 2016 ont fait le choix du tramway. 
La création des AR Pessac-Macau a entraîné la suppression des AR Bordeaux-Macau et une refonte complète de la grille horaire journalière et, lors de cette refonte, des choix déplorables ont été préjudiciables à la clientèle qui effectuait les plus longs parcours ; je ne prendrais qu'un exemple : le TER le plus fréquenté de la ligne en raison de son heure d'arrivée à Bordeaux (Le Verdon 6.25 -Bordeaux 8.11)  a été retardé et n'arrive plus qu' 8.49 à Bordeaux (une heure trop tardive pour les travailleurs).
L'horaire de ce TER le plus fréquenté a été attribué à un TER Macau 7.33 -Pessac 8 .04. Si cette modification a été sans conséquence pour les usagers compris entre Macau et Mérignac-Arlac, elle a pénalisé les usagers venant d'au-delà de Macau, obligés de prendre le TER précédent partant du Verdon à 5.47 ou à changer de mode de transport ainsi que les usagers allant à Bordeaux et n'a été bénéfique qu'à de rares pessacais. Cet exemple montre que de nombreux voyageurs qui effectuaient les plus longs parcours ont été lésés pour quelques rares usagers pessacais.
 La création des 9 AR Pessac-Macau a réduit à la portion congrue les intervalles de temps nécessaires aux opérations d'entretien. Pour effectuer ces travaux SNCF Réseau a interrompu totalement la circulation ferroviaire pendant plusieurs heures consécutives du 28 février au 17 mars 2017.Pendant cette période (sauf samedis et dimanches) chaque jour 16 TER étaient supprimés et certains étaient remplacés par des bus.
Les usagers médocains constataient en gare de Bordeaux que les vieilles rames Z2 ne circulaient que sur une seule ligne : la leur et ils croisaient des TER Pessac-Macau déserts et assurés par des rames AGC, cela accentuait leur sentiment d'amertume.
Beaucoup de raisons à cette désaffection des usagers pour les TER.
Depuis la mise en service des 9 AR Pessac-Macau la fréquentation de la ligne a sérieusement chuté, elle sera nettement inférieure à 370 000 voyageurs en 2017, inférieure à ce qu'elle était avant la mise en service, et très loin de l’objectif annoncé de 649 000 voyageurs. Créer 117 000 trains-km pour perdre des voyageurs : c’est malheureusement le constat de ce projet déclaré d'intérêt général. Il faudra bien que ceux qui sont à l'initiative de cette décision prennent conscience qu'il n'est pas raisonnable de s'entêter à faire circuler des TER vides et qu'il faut remettre en cause la grille des horaires pour redonner aux médocains l'envie de reprendre les TER. 




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